Ce site constitue l’encyclopédie interactive des villes et villages de France. Son principe est d’offrir le visage de la France dessiné par ses habitants eux-męmes.Son fonctionnement est donc double.Quelque part en France permet d’informer.Quelque part en France permet de s’informer.
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Dans une des plus belles régions du département (massif du Sancy avec ses stations de ski, lacs réputés, églises romanes célèbres).
Très petite commune au relief tourmenté. Chemins de randonnées très fréquentés. Beaux paysages. Village fleuri et arboré, très belles restaurations d'anciennes maisons et granges. Eglise XIéme, MH., Tour XIIIéme A l'écart des grandes routes.Calme garanti. Un gite, un hotel - restaurant (Auberge du Rivalet) A voir : - tour de "Rognon" (XIIIème) - église romane (XIème) (M.H.), visite possible en demandant Jacques Fradet (au bourg) voir office du tourisme de Champeix : 06 50 99 03 24 |
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HISTOIRE DE GRANDEYROLLES
1ère partie : des origines à 1800 Documents, pièces d’archives, témoignages… présentés et rapportés par Jacques FRADET _______________________________________________________________ IL Y A 20000 ANS A GRANDEYROLLES... Les documents sur Grandeyrolles sont rares et clairsemés. Pourtant on a des renseignements sur une occupation fort lointaine de notre territoire : elle remonte à 200 siècles. Au dessus de Thones Le Vieux, sous le plateau de la Chazorne et sur son versant sud, s'ouvrent quatre grottes. En 1937, deux archéologues clermontois, Georges Desrut et Emile Deret, y commencèrent des fouilles. Pendant deux ans, ils menèrent des recherches et publièrent leurs résultats en 1941 ("Revue d'Auvergne" (vol VII, fasc 3-4) : "... nous y avons découvert les éléments d'une industrie humaine datant de la fin du Paléolithique..." A la période froide (âge du renne) la population était souvent troglodyte, particulièrement dans la vallée de l'Allier et de ses affluents de la rive gauche. Les hommes vivaient non pas à l'intérieur mais à l'entrée des grottes, généralement situées sous un surplomb, s'installaient près d'un point d'eau. Ce qui s'accorde avec la situation de nos grottes, proches du ruisseau de Combres qui coule en bas de Thones le Vieux.C'est donc essentiellement sur le devant des grottes qu'ils firent leurs découvertes. Le plateau de la Chazorne comporte trois coulées volcaniques de différentes époques formant des gradins avec terrasses face au midi : la coulée supérieure est la moins importante et ne possède aucune excavation ayant été utilisée pour l'habitation de l'homme, par contre celle du milieu est beaucoup plus puissante. Sa hauteur varie de 10 à 15 mètres. On y voit trois cavernes naturelles possédant des traces d'habitation. Quant à la coulée inférieure, il s'y trouve une grotte spacieuse de 3 mètres de profondeur, 5 mètres 50 de largeur et de 1 mètre 60 à 80 de hauteur." Cette coulée repose sur l'argile. C'est dans cet élément que les archéologues découvrirent les plus belles pièces de silex. La plus belle trouvaille fut une partie de mâchoire de chamois fracturée en deux morceaux qui permit de dater l'occupation de la grotte vers le Magdalénien final ( 20 000 ans avant J.C. ) Si comme dans toutes nos stations d'Auvergne le mobilier lithique de Thones est plutôt pauvre, ceci est dû en partie à la rareté du silex dans la région. Néanmoins on y a trouvé quelques belles pièces, mais de petites dimensions, toutes d'un fini parfait. En conclusion, c'est vers la fin du Paléolithique qu'il convient de classer ce gisement. Une trentaine d'années après eux, en 1968-69, puis en 1972-73, les fouilles furent reprises par Marie Perpère, chercheuse au Muséum d'Histoire Naturelle et au CNRS. Elle baptisa les grottes du nom du propriétaire du sol : Auzary. Ses conclusions, très techniques, sont les suivantes : "...occupation par un petit groupe de magdaléniens pauvres en matières premières qui débitèrent sur place le basalte local. Ils chassèrent le cheval et le renne, le bouquetin et le chamois. Une sagaie témoigne de cette industrie osseuse. Au total ce sont 167 pièces que les fouilles ont permis de mettre à jour : 'lames à dos, lames arquées, scie en silex..." En 1984, dans son tome 23, vol. 1, la « Revue Archéologique du Centre de la France » cite Thones le Vieux pour y rappeler que ce type d'habitat est toujours proche de l'eau, avec recherche de l'ensoleillement maximum plus qu'un souci de protection contre les agents atmosphériques : pied de falaise de préférence basaltique, orienté vers le midi, jouant le rôle de réflecteur et de radiateur naturel en cette période de froids rigoureux. Ces hommes disparurent probablement vers la fin du Paléolithique. Supportant mal le réchauffement du climat, ils suivirent le renne poussé vers le nord. Nous perdons avec eux le fil de notre histoire de Grandeyrolles... jusqu'au XIème siècle ! _______________________________________________________________ LA PERIODE GALLO-ROMAINE En attendant le XIème siècle nous nous heurtons à une longue période vide de tout renseignement pour ce qui concerne Grandeyrolles. Evoquons brièvement quelques éléments en rapport avec notre village et ses environs immédiats. " Entre Saint Nectaire et Champeix, la vallée de la Couze Chambon, la mieux exposée de toutes les vallées intérieures, fut sans doute, dès la plus haute antiquité, un lieu de passage et d'habitation..." ( Guide de l'Auvergne mystérieuse - Tchou ) La région possède de nombreux monuments mégalithiques et aurait eu, du temps des Celtes, un collège de druides. Dans le parc du Casino de Saint-Nectaire on voit un dolmen de toute beauté, au granit parfaitement conservé. Aux environs de Grandeyrolles on trouve le dolmen de la Pineyre près de Chazoux, ainsi que celui de Saillant non loin de la cascade et encore le menhir de Freydefond. Au Mont Cornadore, aujourd'hui St-Nectaire, les Romains établirent des thermes. On y trouve les traces d'antiques constructions, de nombreuses piscines, les vestiges d'un temple consacré à Apollon (le soleil), de villas et voies dallées. Les historiens considèrent ces époques comme florissantes et prospères pour notre région. A Grandeyrolles, l'imagination populaire évoque toujours les "grottes des Gaulois", les "trous des fades" (les fées) dans lesquels ces femmes parfois mauvaises emportaient les enfants désobéissants. "Au sommet de la montagne au pied de laquelle est construit ce village (Thones le Vieux) est une ouverture parfaitement circulaire d'1 mètre de diamètre, taillée dans le rocher. Il parait que c'était l'entrée d'un souterrain qui se prolongeait bien avant dans la montagne..." (Bouillet : "Description historique du PdD") Addendum : D’après d’éminents spécialistes, il y a une forte probabilité qu’une fortification ait existé, avant l’an 1000, sur le « Puy de Roguita » (de « Rognon ») à mi-chemin de la tour et du bourg. On parle alors de « motte » ou de « place forte » ou de « maison forte ». Sa population, comme souvent ailleurs, aurait abandonné ce site pour des lieux plus commodes. De plus, ces spécialistes semblent persuadés qu’un édifice voué au culte se trouvait à la place de l’église, bien avant son édification. ___________________________________________________________ LES ORIGINES DU VILLAGE Après les grottes préhistoriques, l'église et la tour constituent les points de départ de l'histoire de Grandeyrolles, étapes les plus intéressantes, les plus mystérieuses...et les plus délicates à traiter. Tirons un trait sur la tradition qui veut que le village, d'abord situé vers la tour, se soit déplacé et reconstruit auprès de l'église à la suite des épidémies de peste (mot commode pour désigner toutes sortes de calamités d'après le professeur A.G. Manry) Ce genre d'histoire transmise oralement se rencontre partout en France et, pour les historiens, il faut y voir une réminiscence des grandes peurs ancestrales : famines, peste et choléra, Anglais, brigands ou Normands, suivant les régions. D'ailleurs l'église aurait été construite avant la tour et la peste a sévi bien plus tard. L''église aurait été fondée au XIème siècle par un baron de Montroyon. (Bouillet) On ne trouve aucun renseignement sur lui. Quant à la tour, elle serait, d'après de nombreuses publications, du XIIIème siècle. 1243 : « Rognon. Grandeyrolles. Fief. Robert Dauphin, Comte d’Auvergne en fait hommage à l’évêque de Clermont le 19 avril 1243 » (Bibl. Nat. Coll. Baluze, vol 72, fol 163) Il est bon de savoir, au passage, que du 6ème au 12ème siècle, refusant de reconnaître la souveraineté des Rois de France, les seigneurs d’Auvergne construisirent des forteresses sur tout leur territoire. Mais, selon Gabriel Fournier (Châteaux, villages et villes 'Auvergne au XVème siècle, d'après l'Armorial de Guillaume Revel), la tour trouverait son origine dans un partage du fief de la seigneurie de Montaigut le Blanc : "La situation de celle-ci parait avoir été assez complexe. En effet le château fut d'abord tenu en indivis par deux membres de la famille, puis passa à l'une des deux branches. Or le petit château voisin de Rognon, dont la construction pourrait dater du XIIIème siècle, était une dépendance de Montaigut et il est permis de se demander si la présence de deux châteaux dans une même seigneurie ne serait pas en relation avec le partage du fief au XIIIème siècle" Fournier s'est basé sur un ouvrage de 1708 : "Histoire généalogique de la Maison d'Auvergne" par Baluze. Il y cite (Tome II, page 267 et 268) un "Extrait du Trésor des Chartres de Turennes" de 1246 et un "Extrait des archives de l'Evêché de Clairemont" de 1263. Le premier de ces deux textes nous apprend qu'il y avait deux seigneurs à Montaigut et que le fief fut réuni d'un seul maître : "...in castro de Monteacuto erant duo domini in eodem castro...". Le second fait état d'un fief de Monteacuto (Montaigut) et de "Roanho" (Rognon) que le seigneur de Montaigut "tient de nous" (Robert Ier, comte de Clairemont et Dauphin d'Auvergne) : "...& feudum de Roanho..." Autre hypothèse : le chevalier Pierre VI de Montaigut devint seigneur de cette bourgade en 1346. En 1304 il avait épousé Isabeau Dauphine, fille de Robert III, seigneur de Montrognon, ce château entre Beaumont et Romagnat. Ainsi Isabeau aurait apporté en dot le fief de Rognon de la terre de Grandeyrolles, laquelle aurait été reçu bien avant, vers le milieu du XIIème siècle par Guillaume VII, premier dauphin d'Auvergne et seigneur de Montrognon. Il aurait fait construire l'église, puis le château de Rognon, lui donnant le nom de son fief d'origine. Le fait est que l'église témoigne de la présence de seigneurs à Grandeyrolles. Par son jubé, ses chapiteaux, ses décorations, elle est plus qu'une simple église rurale. La tour, née de la coseigneurie de Montaigut, est le vestige d'un modeste château érigé par une branche cadette, certainement dans le but de contrôler les chemins avoisinants. Cet édifice devait abriter une petite garnison de soldats : " la vieille tour de Rognon apparaît soudain, perchée d'un pic : une sentinelle qui signale les voyageurs au châtelain de la montagne, embusqué là... Il y avait un cimetière. En ouvrant le chemin on découvrit des tombes en pierre rangées en couronne..." (J.B.M. Biélowski. Récit d'un touriste auvergnat. 1887) A ses pieds, quelques ruines de pauvres masures. Toutes les pentes au sud, à l’ouest, étaient cultivées, en terrasses. La tour servit à coup sûr pour faire le guet, mais elle ne fut surtout pas construite pour porter un poste de télégraphe Chappe comme certains l'ont écrit ! Par prudence on doit dire, pour l'instant, que les origines de la tour et du village ne sont pas vraiment établies. Autre document, pour ces périodes : « Par transaction du mois de juillet 1272, entre le prieur Casto, seigneur de Saint-Nectaire, pour raison de justice, il fut convenu que le sieur prieur aurait toute justice sur les terres, villages et emphytéoses, dépendant du dit prieuré, dans les paroisses de Saint-Victor, Sailhens, Grandeyrole, Saint-Nectaire et le Vernet, à l’exception des cas méritant peine de mort ou autre punition corporelle qui demeurent réservés au seigneur » (Archives du Puy). _______________________________________________________________ XVIéme SIÈCLE : MISÈRES ET GRANDS FLÉAUX Nous sommes contraints d'avancer à grands pas - quatre siècles ! -dans notre histoire de Grandeyrolles avec ce document de 1401 : un court extrait du "Spicelegium Brivatense" cité par A. Chassaing dans son " Recueil de documentation historique 1886" : "Paroisse de Grandeyroulz, pour un demi feu, VI escus." Il s'agit là d'un état des impôts selon lequel une seule maison était imposée et ce avec une contribution réduite de moitié. Ce n'était sûrement pas l'opulence à Grandeyroulz ! Comme partout ailleurs, la vie y fut probablement faite de successions de famines, guerres et épidémies. Ainsi, autour des années 1550, l'Auvergne connut bien des malheurs. Avec la peste, des villages furent quasiment abandonnés. Mais il semble bien qu'à Grandeyrolles la population soit restée au pied de son église. Par contre la commune semble avoir été touchée, ou du moins inquiétée, par les guerres de religions de 1559 à 1598. Entre autres choses, de graves désordres se produisirent à Plauzat, Neschers, Saint-Sandoux et surtout à Saint-Saturnin et Saint-Amant-Tallende. Tout le monde était enclin à se protéger. Or, dans des ouvrages divers, on évoque l'existence d'un mur de fortifications à Grandeyrolles : "Il existe un mur très bien bâti de 60 mètres de longueur sur trois mètres d'épaisseur. On pense qu'il a été construit pour former une redoute dans les temps de guerres civiles" (J.B. Bouillet). Le dictionnaire géographique et administratif de la France et de ses colonies (tome 3, 1894) considère cet édifice comme le reste d'une fortification élevée par les Ligueurs en 1590. Ce mur est toujours visible, rectiligne au dessus des grottes de Thones. Il n'en reste qu'une vingtaine de mètres assez délabrés. ______________________________________________________________ LA TOUR DE ROGNON Sur la route de Champeix à Besse ou Saint Nectaire, la tour de Rognon apparaît subitement aux voyageurs pénétrant les gorges de la Couze Chambon peu après Montaigut Perchée sur un promontoire à 622 mètres d'altitude, à quelques 150 mètres au dessus de la route, elle se trouve bien au dessous du niveau moyen de la commune et de la zone habitée. Vue de Quinsat, elle semble perdue aux confins du ravin sauvage. Entièrement en pierres, parfaitement circulaire avec ses 6.60 mètres de diamètre, elle est en assez bon état contrairement à ce qu'on peut lire parfois (« tour démantelée »). La façade ouest est la plus accessible, quoique barrée par des fossés creusés dans la roche. C’est en leur sein qu’a été tiré l’essentiel des matériaux de la construction. Le château de Rognon était composé de deux espaces : - une zone supérieure constituant le château proprement dit, avec la tour et des constructions immédiatement jointives - une zone inférieure où l’on avait des habitations sur le versant est, jusqu’à la moitié de la pente : une douzaine de maisons, encore visibles. Elles sont de 4 mètres sur 7 et l’épaisseur de leurs murs est d’environ 60 cm. Et n’oublions pas la présence d’un cimetière en demi cercle à proximité du pont de Rognon. La plate-forme rocheuse sommitale est donc réservée à la tour, parfaitement circulaire à l’extérieur. Ce plan circulaire, ses dispositions internes et l’appareillage choisi plaident en faveur d’une construction du premier tiers du XIIIème siècle. Il est vraiment inimaginable qu'en cet endroit un souterrain puisse rejoindre le château de Montaigut et pis celui de Murol ! C'est pourtant ce qu'affirmaient avec force les vieux d'ici ! Au voisinage de la tour, côté sud-est, un escalier tournant en pierres, un haut mur accolé au rocher et les restes de quelques petites maisons sont encore là pour témoigner d'une présence ancienne. Il y a surtout, plus bas et juste au dessus du pont de Rognon, de vieilles sépultures placées en demi-cercle. Elles n'apparaissent pas sur le terrain, mais l'ensemble est bien visible sur les photos aériennes. Ce cimetière a-t-il accueilli les dépouilles des gens du château, des soldats ? Sur la base sud de l'édifice, on observe une dizaine d'excavations taillées dans le roc. Elles devaient recevoir des poutres de ce modeste château construit en bois autour de son donjon en pierres, qui a peut-être disparu vers 1629 lorsque Richelieu ordonna le démantèlement des chateaux-forts. Le promeneur rejoint la tour directement du pont de Rognon en gravissant la rude pente encombrée de ronces et de taillis. Moins espiègle, il partira du bourg de Grandeyrolles pour suivre tranquillement l'ancien chemin qui allait à Champeix. Il voit alors se rapprocher la tour, de plus en plus imposante, au travers d'une plaisante et odorante futaie de chênes et de pins. La tour appartint pendant des siècles aux seigneurs de Montaigut, puis à la famille d’Allègre, puis aux de Laizer qui la tenait en 1789. Leurs descendants la vendirent, en même temps que le château de Montaigut, à un architecte clermontois : de Bover, puis elle passa aux Pilot, qui la vendirent en 2002. Inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques _______________________________________________________________ XVII ème – XVIII ème SIECLES LES VISITES EPISCOPALES Les comptes-rendus des visites épiscopales apportent de très précieux renseignements sur l'église, son mobilier, mais aussi sur la piété, les moeurs et les habitudes des gens. C'est tout de même insuffisant pour se faire une idée élaborée de la vie quotidienne, des rapports qui s'établissent entre le curé et ses "ouailles", du rôle de l'église au sein de la communauté. En ces temps là, à Grandeyrolles comme ailleurs, l'enclos paroissial constitué par l'église et le cimetière est le véritable centre du village. Surtout le dimanche quand on se retrouve à la messe. . C'est aussi le jour de grande fréquentation du cabaret. Il en est un à Grandeyrolles, tout près de l'église. En l'absence de château, l'église est un lieu de refuge, un centre administratif. Le conseil paroissial composé du curé et de laïcs administre les biens de l'église : c'est la "luminerie" (on dira plus tard la "fabrique") : achat, entretien des objets sacrés, location des bancs, nomination de la sage-femme et de cet homme à tout faire qu'est le vicaire (il ne semble pas qu'il y en ait eu un à Grandeyrolles), réparations, recettes et dépenses courantes etc, telles sont les responsabilités de ce conseil qui, s’il n’y a pas de «maison commune» se tient à l’église, à défaut à la sacristie… parfois même au cabaret. Depuis la Révolution, le curé n’est qu’un desservant » venant d’une paroisse voisine : Champeix, Neschers, Chadeleuf, Verrieres… Le curé récolte éventuellement les légumes de son jardin, les fruits de son verger, élève quelques volailles, exploite quelques ruches. Dans l’ensemble il vit assez bien. A part ses fonctions religieuses, il tient les registres paroissiaux (surtout à partir du XVIème siècle et souvent très mal). Il communique les décisions royales et autres. Son témoignage en justice est très souvent requis puisqu’il exerce une surveillance morale sur ses paroissiens : conduite, fréquentation des tavernes, moeurs… et nudité des gorges ! En vérité, jusqu’au XVIIème siècle, les églises sont assez mal tenues. Bien des prêtres portent l’épée, chassent, vont au cabaret et courent les femmes. Plus tard ils se montreront plus sérieux… ou plus discrets. Dans l’ensemble les paysans respectent leur curé à condition qu’il le mérite et qu’il leur « f… la paix ». Un curé sévère, rigoureux, tatillon sera toujours moins bien accepté. Pour Grandeyrolles, le plus ancien compte-rendu disponible aux archives départementales date du 11 Juillet 1634. Il est peu lisible. Il n’y est fait état d’aucun scandale dans la paroisse. Signalons ici, pour respecter la chronologie : 1684 : Jean Aurine est consul de Grandeyrolles 1696 : extrait des " Coutumes d’Auvergne " de Chabrol : " Grandeyrol, élection de Clermont…628 livres de taille" Les seigneurs sont le comte d’Aubusson et la maison de Sénectaire. Revenons à nos évêques. Ils « visiteront » encore en 1700, 1703, 1735 et 1782. Une visite épiscopale dresse un bilan : état de la conservation du Saint Sacrement, de la lampe, des fonts baptismaux, du vase et des Saintes Huiles, des reliques, de l’autel, des tableaux et des statues, de la sacristie et du cimetière. On porte des appréciations sur le renouvellement des Saintes Hosties, sur la tenue des registres et l’état général de l’église. On s’inquiète du comportement des habitants, de l’assiduité des communiants, de la présence et du sérieux des maîtres d’écoles et sages-femmes. Y a-t-il des scandales ? Quelle est la situation physique et intellectuelle des enfants ? Observations diverses… Pour 1700, 1703 et 1735 on retiendra les éléments suivants : 1700 et 1703 : évêque François Bochard de Sarron Champigne 1735 : évêque Jean Baptiste Massillon - conservation du Saint Sacrement : tabernacle en bois (1700) - fonts baptismaux et Saintes Huiles : assez bien en 1700 (sauf la boite pour les huiles) et en 1735, mais en 1703 ils sont malpropres et méritent un remplacement en cuivre. - reliques : non trouvées en 1700. Neuf petits paquets en 1703. Dans une châsse en 1735. - état de l’église : en 1700 il n’y a pas de bancs ni de troncs. Le confessionnal est en mauvais état. On ordonne de poser une vitre au dessus de la porte. Même remarque en 1703 où l’on mentionne la présence de deux petites cloches. En 1735 il y a une tribune, au fond de l’église, qui la dénature. Elle devra être abattue. - sacristie : il n’y en a pas en 1700, il en est mentionné une en 1735. - registres : ils sont mal tenus (1700). - cimetière : entouré de murs(1700). Assez bien (1703). Clos (1735). - presbytère : en assez bon état en 1700. Ensuite on n’en parle plus. - habitants : 80 communiants assidus en 1703, 60 en 1735. - enfants : pas de maître d’école en 1700. Pour les accouchements on fait appel à des « matrones » des environs. - scandales : « néant « . Plus fourni est le compte-rendu du 19 avril 1782. Nous le présentons dans son ensemble. L’évêque est François de Bonal, évêque de Clermont, comte de Brioude. Le curé Fondary, originaire de Champeix, est là depuis sept ans. La porte du tabernacle ferme mal et le ciboire a besoin d’un rafraîchissement. Si les hosties sont renouvelées avec soin, la lampe ne brûle pas tous les jours, seulement les dimanches et fêtes car on manque de fonds. Il n’y a pas de vase pour les Saintes Huiles mais une petite bouteille. Il faudrait une toile à l'autel, couvrir les fonds baptismaux et enfin en déboucher la piscine. La porte de l'église ferme mal, le confessionnal parait indécent, les cordes des cloches ont besoin d'être renouvelées et il n'y a pas de bancs. On s'inquiète surtout de la proximité d'une grange et d'une écurie, appartenant d'ailleurs à la cure, qui paraissent indécentes puisqu'on entend le bruit des bestiaux pendant les offices : le curé dit que c'était anciennement une chapelle de l'église et qu'on y a trouvé des ossements humains. Il n'y a pas de sacristie mais les registres sont en règle. Pour se rendre au cimetière on emprunte un chemin pratique, mais il faudrait des murs. On y trouve des tas de pierres et de vieux bancs. 80 communiants sont assidus. Sans maître d'école ni de sage-femme, les enfants sont passablement instruits. Aucun scandale n'est à signaler mais : "le cabaretier donne quelques fois à boire bien avant dans la nuit, ce qui occasionne quelques fois du trouble". Après cette visite de 1782, un acte de l'évêque mettra fin à presque toutes les insuffisances matérielles constatées : réfection de la porte, nouveau confessionnal, crucifix en relief, portes et murs pour le cimetière. Les instruments sacerdotaux sont renouvelés. Une lettre du 9 décembre 1746 témoigne d'une intervention de la Comtesse de Rupelmonde pour favoriser des réparations au presbytère de Grandeyrolles (ce qui tend à prouver qu'il y en avait un, probablement à proximité de l'église) : « Monsieur Combe, curé de Grandeyrol, tendante aux réparations nécessaires aux bâtiments de son presbitère, comme cette requeste napoin esté renvoyée à Monsieur Godivel subdélégué à besse ainsi qu'il la mandé elle peu avoir esté oubliée, ainsy Madame derupelmonde vous prie de la faire chercher. Signé : illisible." (Marguerite, Comtesse de Rupelmonde, fille du Maréchal Yves d’ Allègre qui acquit Champeix, en faisant le chef-lieu du marquisat de Tourzel. Femme d’esprit, égérie de Voltaire qui lui dédia son ode à Uranie. Elle passait la belle saison à Saint-Cirgues .On en reparlera). _______________________________________________________________ L' ÉGLISE DE GRANDEYROLLES D'après la tradition, l'église aurait été fondée vers le XIème siècle par un seigneur de Montroyon. Elle n'avait alors probablement pas son aspect actuel. Peut-être même n'était-elle pas tout à fait au même endroit. En effet, on l'a dit, des textes évoquent un presbytère, une étable appartenant à la cure et qui aurait été une ancienne chapelle. Que penser alors de ce linteau magnifiquement ouvragé qui se trouve dans la grange attenante à l'église, au nord ouest ? Aux armes des Sénectaires, seigneurs de Grandeyrolles vers 1696, (cinq fuseaux accolés, cinq nectaires - glandes des fleurs produisant le nectar), il comporte à droite une figuration archaïque de la fleur de lys et à gauche une autre fleur. Un tel ouvrage ne peut se justifier pour ouvrir une écurie. Etait-ce l'entrée d'une chapelle, de l'église primitive ? En fait cette pierre a pu être déplacée. (Sachons que le château de Saint-Nectaire fut démantelé à la Révolution Française et que les habitants des alentours s’y servirent copieusement pour bâtir). Nous avons là, certainement, en dehors de l’église, l’œuvre d’art la plus remarquable de la commune. De plus, que dire de cette grande ouverture en plein cintre, aujourd’hui murée, qui donne, côté nord, sur la cour des Witz ? On a aussi parlé plus haut d'un vieux cimetière. A juste titre, puisqu'en 1973 des travaux de terrassement ont mené l'ouvrier (Lucien Nerault, qui vécut quelque temps à Grandeyrolles) jusqu'à une longue planche de chêne, à 1.20 m de profondeur. Dessous gisait un squelette assez complet, la boite crânienne tournée vers l'ouest. Le commencement de carbonisation du bois donne à penser qu'il s'agit de restes datant de dix siècle |
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Grandeyrolles : spécialistes de la toponymie non d'accord !
- d'après Fournier : "grangiers" = domaine rural - d'après Cassagne-Korsak : "grande ayrolle" = lande défrichée, champs, aire de battage, cour de ferme... Tradition orale : "grands rochers", suivant le patois local. en accord avec l'aspect du relief. Elle a la faveur des habitants. (Un document de 1401 énonce : "Grandeyroulz") |
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Un seul lieu de culte : la petite église du bourg, dédiée à Saint Loup (ou Leu).
Il n'y a plus de curé depuis la Révolution française. Des "desservants" des paroisses voisines ont depuis assuré les célébrations du culte, mais de moins en moins fréquemment. Aujourd'hui deux ou trois messes sont données vers Pâques, la Toussaint... Les obsèques religieuses mêmes (et pas toutes !) sont souvent assumées par un diacre de Champeix ou par quelques braves dames patronesses du coin. Cette situation, désormais banale, attriste profondément les Grandeyrollais. |
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Aucun ...à part moi...peut-être... vers 2100... !
Dans ce cas, salut à cette postérité, où l'on trouvera, j'espère, des gens pour poursuivre mes recherches sur G.(2 /01 /2008) |
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Aucun marché, ni commerce sauf l'hotel-restaurant du "Rivalet".
Passage quotidiens de boulangers Commerces, santé... à proximité : Montaigut, Champeix...3 à 6 km (marché le vendredi)...Issoire (20 km) Clermont-Fd (30 km) |
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Fête patronale le premier dimanche de septembre (St Loup)
Les habitants organisent quelques agapes (visiteurs bienvenus !) |
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une société de chasse, aucune autre asociation |
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Que le lecteur me pardonne l'austérité dans la présentation des textes : pas de retours à la ligne, abréviations... etc. Ce site n'a pas vocation à recevoir une surabondance d'informations. J'ai du économiser le plus de place possible. |
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Jacques Fradet le bourg 63320 Grandeyrolles 0473967094 "Historien" de Grandeyrolles L'histoire de Grandeyrolles, ancienne, moderne, actuelle, patrimoine, familles Jacques Fradet gčre aussi les localités suivantes : Grandeyrolles - Gelles |
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Auteur de la fiche "Grandeyrolles" : Jacques Fradet | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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France > Auvergne > Puy-de-DĂ´me > Grandeyrolles (63320) |
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Nb d'habitants | 60 (INSEE), 85 avec résid. second. (2005) |
Superficie (hectares) | 528 hectares (C'est peu !) |
CoordonnĂ©es GĂ©ographiques (latitude;longitude) | 0° 43' 27'', 45° 34' 31'' |
DensitĂ© (h/km²) | 11 h/km² (2005) |
Altitude (en mètres) | mini: 518, maxi: 841, au bourg: 703 |
Nom des habitants | Grandeyrollais |
Jumelage | néant |
Nombre d'Ă©coles primaires | école fermée en 1974. |