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Cessenon, vue panoramique
C’est un village classique du Biterrois. Il est à une bonne vingtaine de kilomètres de la capitale du vin, au bord de l’Orb. Celui-ci traverse d’ouest en est, la cuvette au centre de laquelle il est construit. En fait il est adossé à des coteaux et doit être un des rares villages du Midi qui est bâti au nord ! Il n’a pas toujours été au même endroit, avant l’An Mil, pour des raisons de sécurité il avait été déplacé pour jouir de la protection du château. Jusque là les maisons étaient à environ 1 km vers l’ouest dans un tènement qu’on appelle aujourd’hui l’Hortalèche et où il devait y avoir des jardins. Il y avait là l’église mère, Saint Pierre de Figuière, ainsi qu’un cimetière qui est resté le cimetière de Cessenon jusqu’au début du XIV° siècle. Les consuls ont à cette date négocié avec le sénéchal de Carcassonne, représentant du Roi Philippe IV le Bel, l’achat d’un terrain afin de créer un nouveau cimetière. Celui-ci a été remplacé vers la fin du XIX° siècle par celui que nous connaissons aujourd’hui. Ce deuxième cimetière entourait l’église Saint Pierre de la Salle, édifiée en dehors des remparts de Cessenon et qu’un double mur reliait à une des portes de la ville. C’est aujourd’hui le Plan Jean Moulin de l’autre côté duquel est la mairie. Lors des travaux de terrassement entrepris en 1948 pour réaliser les WC publics qui se trouvent là il a été dégagé de nombreux ossements. Le premier cimetière n’a pas été désaffecté tout de suite. Il a été utilisé pendant un temps par les habitants de Cazedarnes qui dépendait de la paroisse de Cessenon. Cessenon est un village classique du Biterrois en ce sens qu’il est viticole, c’est du moins ce que, pour l’essentiel, il était quand j’étais enfant. Il y avait aussi une tuilerie / briqueterie qui a employé jusqu’à 140 salariés. Elle a fermé au début des années 80. Il y a eu également une mine de lignite que j’ai connue en activité et qui a dû disparaître un peu après la seconde guerre mondiale. De ci, de là on pouvait recenser encore quelques entreprises non agricoles comme la carrière de marbre de Coumiac, l’usine de carrelages, créée après la fin de la guerre d’Algérie par des Rapatriés. Cette dernière n’a guère duré. Il y eut, de manière éphémère, un petit atelier de meubles en rotin qui s’était implanté sur un site où on avait fabriqué des wagons-foudres en bois. La meilleure approche de Cessenon c’est quand on arrive, en venant de Béziers, par la D 14 à la campagne de La Bousquette. Devant vous s’étale la plaine. Vers le nord et l’ouest l’horizon est fermé par les contreforts du Massif Central : Caroux, Espinouse à l’arrière plan, avants-monts au premier. Le Mont Peyroux, plus communément appelé Pech de Causses, qui s’élève vers le nord est, servait quasiment de baromètre. Un dicton affirme en effet que : « cant lo pech de Cauces pòrta lo capelon gara as colhos de Cessenon ». Littéralement : quand le Pech de Causses porte le petit chapeau gare aux couillons de Cessenon. C’est à dire que quand il y a un nuage à son sommet il risque de pleuvoir. L’Orb quitte la cuvette au niveau des rapides de Réals dont le pont fait la limite avec la commune voisine de Murviel les Béziers. Ces rapides servent pour des compétitions de canoës-kayak de haut niveau. Quand je suis né la population de Cessenon dépassait 2 100 habitants. Elle avait été plus élevée avant la guerre de 14. Le monument aux Morts, érigé dans le cimetière, dont les cyprès avaient été plantés par mon arrière-grand-père, porte les noms de 69 Cessenonais, dont Clément Cros, le frère de mon grand-père, tués au cours de l’horrible boucherie. Aujourd’hui le village compte environ 1 750 âmes après avoir connu une érosion qui l’avait amené au-dessous de 1 700. Dès les temps les plus reculés le site avait attiré les hommes. Un choping tool, découvert dans le tènement de Varailhac, sur la rive gauche de l’Orb, en amont de Réals, daterait de 300 000 ans. Le sommet du Pech de Fourques Esquinos, qui, vers l’ouest prolonge et domine le village, aurait été occupé par un oppidum gaulois. Toutefois l’habitat ancien le plus manifeste est celui des Romains et des Gallo-Romains. Deux dictons concernant les Cessenonais ne sont guère élogieux pour eux. L’un affirme « A Cessenon, il y a plus de cons que de maisons ». Mais ce n’est sans doute plus vrai car dans le vieux village il y a à présent de nombreuses maisons vides, du moins une bonne partie de l’année. En fait le village s’est étendu en deux temps. A partir de la fin du XIX° siècle, au moment de la prospérité viticole, de nouveaux quartiers sont apparus en dehors des remparts, sur la route de Béziers, autour de la gare. Plus récemment des lotissements ont vu le jour en divers secteurs : vers le terrain de sports et sur la rive gauche de l’Orb notamment. Les constructions les plus importantes furent chronologiquement le château, l’église, les écoles, la cave coopérative. L’autre adage déclare « Cessenon, petite ville, mauvais renom ». On peut penser que cela est simplement dû à la recherche des rimes. Encore que vers le milieu du XIX° siècle des Cessenonais furent impliqués dans l’assassinat sordide d’une prostituée de Saint Pons. Au point de vue géologique le territoire de la commune se partage inégalement en deux. Ce sont des sols argilo-calcaires caractérisés par la végétation de la garrigue qui dominent. Mais à partir du hameau de Lugné on a des terrains schisteux sur lesquels on rencontre les plantes silicicoles du maquis tels l’arbousier, le ciste à feuille de laurier, le châtaignier... Le site de la carrière de Coumiac, récemment classé en « Réserve Naturelle Volontaire», est connu des spécialistes du « Comité International de la stratigraphie ». Selon le dictionnaire étymologique et topographique du département de l’Hérault de Frank R Hamlin le nom de Cessenon serait dû à Cincinus, patronyme gaulois, suivi du suffixe onem, signifiant sans doute domaine. Mais pour d’autres l’étymologie viendrait de kess, mot gaulois désignant un fort. Il y a aussi une version amusante donnée par un poète local qui s’exprimait en Occitan. Un jour d’orage Tantan lo viel sonnait les cloches quand une voix impérative lui commanda « Cesse ! » Obstiné notre campanaire continua à sonner et répondit : « Qu’es aquo Cesse ? Non ! » Lo nom es demorat, dempuèi es Cessenon. (« Qu’est cela Cesse ? non ! » Le nom en est resté, depuis c’est Cessenon). Jacques Cros |
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Auteur de la fiche "Cessenon Sur Orb" : Jacques Cros | |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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France > Languedoc-Roussillon > HĂ©rault > Cessenon Sur Orb (34460) |
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