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Boege
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 Histoire 
     
     
  " La vallée de Boëge est pauvre en ruines féodales. Si les anciens manuscrits gardaient jalousement leurs secrets, on pourrait croire que les châteaux moyenâgeux ne poussèrent jamais dans son sol de profondes racines. Cependant, le Villard vit s'élever la maison forte des barons de Faucigny que nous avons mentionnée. Et nos ancêtres de Boëge vécurent longtemps à l'ombre des masses épaisses des châteaux de Rochefort et de Marcossay. Ils purent aussi, pendant quelques années,contempler de tous les points de la vallée la bannière des Barons de Faucigny flottant sur la cime du Mont Forchat.
Cette montagne, que ses deux cônes symétriques, allongeant leur pointe effilée vers le ciel, ont fait surnommer le Forchet, ressemble plutôt à une mitre d'évêque, mitre gigantesque qui coiffe le sommet de la vallée. C'est sur sa pointe occidentale qu'Hugues, sire de Faucigny, construisit un château à environ 1500 mètres d'altitude. Quand le printemps avait reverdi nos coteaux et couronné les forêts de nouvelles frondaisons, cet ami de la bel nature allait y fixer sa résidence pour respirer l'air pur de la montagne et contempler l'admirable paysage qui se déroulait à ses pieds.
Son rival, le comte Edouard de Savoie, voyait d'un oeil jaloux ce précurseur de nos alpinistes modernes, tenir un oeil ouvert sur les plaines du Chablais. Il vint attaquer le château du Forcher en juillet 1325, le prit après douze jours de siège et le fit raser. Ce château n'eut donc qu'une existence éphémère.
Plus longue, mais aussi plus mystérieuse fut existence du château de Rochefort. Voici textuellement ce que nous en a dit une note des archives départementales: c'est tout ce que nous en savons :
"Ce château est le plus ancien du païs. Il est appelé dans d'anciens titres Castellum de Rupeforte, de là Rochefort. Il avait été bâti sur une élévation au pied des Voirons et semble avoir été inhabité depuis le milieu du XII ° siècle, époque où les seigneurs de Boëge construisirent celui de Marcossay. Il défendait le pas de Saxel, par où l'on pouvait se rendre du Chablais dans la vallée de Boëge et de là dans les vallées de Saint jeoire et de Fillinges et autres. Il est à noter que cet ancien château appartint de tous les temps aux seigneurs de Montvuagnard, soit de Boëge, qui prenaient le titre de seigneurs de Rochefort et de Boëge. En 1643,le seigneur Jean de Boëge et d'Avully céda aux frères Jean et Claude de Marcossey les fiefs qu'il possédait encore à Boëge, sans préjudice de ce qui lui appartenait déjà dans ce lieu.
" Les masures du château de Rochefort couvrent une assez grande espace et sont tout à fait considérable. On raconte que ce château fut rasé et détruit lors des guerres et des inimitiés qui existèrent entre le comtes de Savoie et les comtes de Genève, ainsi que les seigneurs du Faucigny. On trouve même dans un vieux registre sorti du château des seigneurs de Montvuagnard de Boëge une annotation portant que le château de Rochefort fut détruit par le comte de Genève après un long siège, sans autre renseignement ni date aucune qui puisse indiquer l'époque où cela s'est passé"
L'auteur anonyme de ces quelques lignes, écrivait au XV° siècle. A cette date, les ruines du château de Rochefort étaient encore imposantes; depuis, elles ont presque totalement disparu, et le voyageur que la route du Chablais amène à Boëge par Saxel, ne peut même plus déterminer le site que couronnait jadis de ses masses épaisses l'antique manoir de Rochefort.
Plus précis sont les documents qui nous parlent du château de Marcossey, qui succomba définitivement le 3 août 1589 sous les coups des genevois. Voici ce que nous lisons dans une notice anonyme du 18° siècle, sur les antiquités de Boëge :

"A Boëge, du coté de Saint André, non loin de la Menoge, était placé le château fort des seigneurs de Marcossey, défendu par quatre fossés qu'on pouvait remplir à volonté avec l'eau de la Menoge. Il y avait un pont qui se baissait à volonté du coté de la route tendant à Genève, construit en bois. Ses murailles du dehors étaient épaisses de huit pieds. Deux tours, dont l'une quarrée défendant le devant, une seule était du cote du levant et passait pour être à l'abri d'un coup de main et capable de soutenue un siège. Il avait été bâti sur une petite éminence formée avec un grand amas de terre. Ce château remontait par sa construction au douzième siècle, dans le milieu. Ce furent les seigneurs de Boëge qui le battirent vers cette époque où ils quittèrent vraisemblablement le château de Rochefort, au pied de la montagne du coté de Saxel. On l'appelait le château de Boëge. Il avait été augmenté et de plus fortifié en 1560 . Voici comment le château fut pris et détruit de fond en comble.
" Lors de la guerre de Charles-Emmanuel, duc de Savoie, avec le roi de France, les suisses attaquèrent le pais; ils prirent le château de Monthoux, d'Annemasse et celui de Bonne. Delà ils se portèrent dans la vallée de Fillinges, puis à Boëge où ils arrivèrent le 27 avril 1589 sur les quatre heures du matin, pour surprendre la petite garnison composée de 25 hommes. Ils avaient pris avec eux des échelles, des pièces de bois qu'ils faisaient traîner par des chevaux. La garnison ne s'y attendait point; les fossés étaient plein à moitié. Les Suisses, au nombre de 400 environ, se portèrent vers le pont qu'ils firent mine de brûler, ce qu'ils réussirent à faire. Ils perdirent 10 hommes à cela. Ils jetèrent leurs bois sur les fossés qu'ils passèrent de la sorte, dressèrent leurs échelles contre les murs et montèrent à l'assaut. La garnison ne put se défendre et demanda à se rendre avec la vie sauve. Le château fut au pouvoir des confédérés à trois heures de l'après-midi. Il fut fouillé par eux puis occupé totalement. Ils réparèrent le pont, remplirent les fossés d'eau et le mirent en complet état de défense. Le lendemain, vers huit heures, ils prirent le chemin de Saint Jeoire laissant une garnison composée de 16 hommes, croyant n'être pas molestés de ce côté-là. Le nombre des morts fut de 35 hommes pour les suisses et de 10 pour la garnison.
"Le 15 du mois de mai, les Savoyards réattaquèrent le château de Marcossey; c'était vers les huit heures du matin: ils étaient au nombre de 150. L'assaut continua jusqu'à 4 heures, sans que les assiégeants pussent s'en rendre maîtres, ayant déjà perdus 8 homes des leurs. Voyant leurs efforts inutiles, l'un d'eux proposa de mettre le feu au batiment des granges et écuries donnant sur la grande cour. Cela ayant réussi, le feu prit, la fumée annonça l'incendie qui menaçait le surplus. Les Suisses ayant jugé leur position insoutenable, ils demandèrent à se rendre ce qui leur fut accordé. On y trouva 6 hommes de la garnison savoyarde à qui les confédérés avaient fait subir de mauvais traitements à ce qu'ils dirent. Les Savoyards eurent 7 hommes de morts.Les Savoyards eurent à souffrir des courses de soldats suisses de Bonne qui sortaient de la place et faisaient des courses dans la vallée du cote de Fillinges. Les Suisses tenaient à s'emparer du château de Boëge, à tout prix il leur fallait. C'est pourquoi le 21 juillet ils se rendirent en bon nombre ayant à leur tête Dami Varrot leur syndic. Ils commencèrent immédiatement le siège vers les 10 heures du matin. On comptait parmi eux trente cavaliers et quantité d'arquebusiers. Une sommation qui fut faite le lendemain vers midi n'aboutit pas. Le commandant leur ayant déclaré qu'il ne voulait pas se rendre. Il s'appelait Montfalcon. Celui-ci avait l'espoir d'avoir du secours dans peu. N'ayant point reçu, il réclama un délai le 30. Le 31, assaut ayant été donné de plus fort, le commandant se rendit le 3 août à 2 heures de l'après midi. Montfalcon te 40 hommes furent faits prisonniers et conduits à Genève sous bonne escorte. Le château fut pillé, on mit le feu aux bâtiments qui pouvaient facilement s'enflammer. Le syndic Varrot ordonna aux habitants de Boëge de démolir le château . On y employa 15 jours, même on requit à cet effet une partie des paroisses de Villard , de Burdignin. Les fosses furent remplis et comblés en entier. Les soldats confédérés occupèrent Boëge pendant quelques temps ,étant logés au château de Montvuagnard, au centre du chef-lieu et hameau de Boëge, soit à l'église, soit chez les habitants. Le nommé Lefranc arriva à Boëge le 23 août. On réunit les habitants au château de Montvuagnard. Ce conseiller leur fit prêter serment de fidélité à la république de Genève, ce qui fut fait avec peine par eux et par ceux du Villard, de Burdignin, de Bogève et d'autres lieux de la vallée. Dans les archives des seigneurs de Montvuagnard, le conseiller Lefranc trouva le manuscrit original des actes du Concile de Trente. Voilà comment finit le château des seigneurs de Marcossey, soit maison-forte dont le plan copié sur l'original en parchemin est à Coudrée".

Plus de trois siècles se sont écoulés. Nous avons voulu visiter les lieux où s'élevèrent jadis les murs du château de Marcossey, à Boëge. L'endroit est solitaire et peuplé hautes herbes ,de cailloux et de bouquets de bois. Tout proche, la Menoge roule paisiblement, le long des saules, ses eaux limpides et paresseuses. A travers un fouillis inextricable de branches qui vous fouettent le visage, nous n'avons pu déterminer d'une manière approximative, l'endroit oublié où s'élevèrent les tours de Marcossey. Rien ne subsiste plus de nos jours; et les ouvriers du Villard et de la vallée, qui furent réquisitionnés par les Suisses pour la démolition du château, accomplirent consciencieusement leur tâche.

La chronique ci-dessus fait mention du château de Montvuagnard. C'est le quatrième château de la vallée, le seul qu'aient pu voir nos contemporains et qui survécut jusqu'après l'annexion de 1860. Peu important et sans fortifications, il occupait au centre du village l'emplacement qui forme aujourd'hui la grande place du marché. Son origine reste obscur; peut-être datait-il aussi de l'époque de la destruction du château de Rochefort, au pied des Voirons.
C'est dans ce château que se retira en 1535, le dernier évêque de Lausanne, Sebastien de Montfalcon, qui fuyait les persécutions des Bernois. C'est sans doute cet évêque qui apporta au château de Boëge le manuscrit original des actes du Concile de Trente que retrouvèrent les Genevois en 1589. Ses armoiries qui avaient été fixées sur la porte d'entrée du château, y demeurèrent jusqu'à sa démolition. Aujourd'hui, la coquette cité de Boëge les montre fièrement au visiteur, encastrées dans le mur, au pied du grand escalier de son hôtel de ville. C'est le seul souvenir qu'elle conserve de l'antique château de ses puissants maîtres, les seigneurs de Montvuagnard et de leur parent illustre qui vint finir ses jours sur les bords de la Menoge, révérendissime évêque et prince de Lausanne, Sebastien de Montfalcon.




 
 
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 Description Géographique 
     
     
  Village situé au centre de la Vallée verte, à un carrefour de quatre chemins, dans une zone vallonnée, verdoyante et boisée. La commune est à 26 km de Thonon, par la D 20 jusqu'à Bons en Chablais.

 
 
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Auteur de la fiche "Boege" : daniel mouginot
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