Quelque part en France - L’encyclopédie interactive des villes et villages de France

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Ousson Sur Loire
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  L'Ile aux Trésors

L'une des originalités du site d'OUSSON est de posséder une digue ou " épi "
dont la construction remonte au milieu du XIX ème.siècle et
qui avait vocation de rendre navigable une portion de fleuve singulièrement large et aux contours irréguliers.
C'est à l'origine une " chevrette "
c'est-à-dire un ouvrage submersible par hautes eaux et découverte par basses eaux.
Elle a son pendant sur la rive droite entre le lieu-dit " le déversoir "
en dessous de l'actuelle station d'épuration et
le milieu du fleuve une centaine de mètres en aval de l'écluse de Mantelot.

Contrairement à ce que l'observation à hauteur d'homme pourrait laisser penser,
elle n'est pas parallèle à la rive droite mais très fortement oblique sous un angle de 40° environ..
Cette caractéristique n'est pas sans intérêt , car venant faire obstacle sous-marin lors des périodes de crue,
elle provoque par roulage et ravinement, le creusement de profonds trous d'eau au revers de la digue et le dépôt,
entre-eux, d'importantes langues de sable.
Le retour aux basses eaux dès le mois de mai met en évidence ces structures caractéristiques
de trous d'eau et de levées de sable.

Cet ouvrage constitué de gros blocs de calcaire et de silex ne fut jamais complètement maçonné
ainsi que l'attestent les nombreuses photos-cartes postales editées de 1900 à 1950.
Seule la première moitié reçut un revêtement de ciment
dont l'intégrité ne put jamais être durablement maintenue à cause de l'érosion accélérée
par un courant violent et les chocs répétés causés par les nombreux objets que charrie le fleuve par temps de crue.

Ainsi, au cours des ans, des fissures , puis des trouées et
enfin des brèches importantes se sont régulièrement manifestées.
Ces brèches n'ont pourtant pas toutes une origine naturelle
puisque la dernière datant de 1944 fut l'oeuvre de soldats allemands en débandade et
momentanément réfugiés sur le site qui péchèrent à la grenade pour se nourrir !

Quoiqu'il en soit, l'ouverture de ces brèches a crée un site particulièrement remarquable
que ce soit sur le plan de l'agrément avec l'installation de deux grands bancs de sable,
véritables plages permanentes juste devant les principales ouvertures et
d'un site de cascades très apprécié des pécheurs et des kayakistes ou
de l'intérêt écologiste par l'établissement de frayères et
de zones de nourrissage extrêmement riches et diversifiées
tant pour le poisson-fourrage que pour les prédateurs.

Pendant plus de cinquante ans, ce site fut sans conteste le plus admiré et
le plus apprécié à la fois par les touristes et les Oussonnois amoureux de la nature.
On peut sans risquer de se tromper affirmer que si la digue était restée intacte,
jamais ce site n'aurait suscité un tel engouement.

Pour les enfants que nous étions dans les années cinquante, l'Ile,
c'est-à-dire la partie de la digue comprise entre la dernière brèche et
sa pointe terminale ainsi que ses dépendances aquatiques et terrestres mentionnées plus haut,

c'était l'Amazonie ! Toute cette zone était couverte d'une végétation luxuriante composée de grands arbres
(peupliers, saules, frênes et même chênes), d'arbustes (osiers blancs, fusains d'Europe),
de ronces arbustives et rampantes et de roseaux aux feuilles coupantes comme des rasoirs : les " rauches "

Des grands arbres pendaient de nombreuses lianes parfois grosses comme le bras,
projections de clématites sauvages qui filaient de branche en branche jusqu'à la cime.
Elles étaient si solides et si souples que l'on pouvait s'y suspendre pour se balancer,
s'en aider pour grimper le long des troncs les plus lisses ou encore,
pour les plus sportifs (ou les plus insouciants),
s'en servir pour passer tel Tarzan d'un arbre à un autre,
au prix, parfois, de cuisantes écorchures à l'arrivée !

Dans les trous d'eau, les grands arbres mêlaient leur puissantes racines
mi aériennes mi aquatiques où trouvaient refuge toutes sortes d'animaux débusqués
lors d'aventureuses prospections à la Indiana Jones ou de parties de pêche à la main
dans les dessous des berges, certains fort sympathiques tels les râles d'eau,
les foulques, les canards, les loutres et les castors et
de bien moins avenantes bestioles telles les rats noirs et leurs homologues musqués ou les serpents.

Les îlots sablonneux offraient de superbes terrains de jeu avec leur sable fin et leur vardieaux hospitaliers.
On y construisait des cabanes aux structures plus ou moins assurées
dont l'inspiration variait au gré des lectures des architectes en herbe
de la hutte de charbonniers morvandiaux tout droit sortie du manuel scolaire
au tipee Sioux et à la yourte mongole des bandes dessinées recouverts de tentures et
de vieux rideaux tirés du grenier familial.

Le bois sec ne manquait pas pour nos feux de camp sur lesquels
on grillait tant bien que mal au bout d'une branchette de saule des poissons tout juste sortis du trou d'à côté.
Les dits poissons atterrissaient régulièrement en fin de cuisson dans la cendre et le sable mais nous n'en n'avions cure.

On y faisait aussi cuire des patates et de petites pommes qui ressortaient de la cendre charbonneuses et
brûlantes à souhait et l'on terminait ce festin avec de succulentes mûres bleues que l'on ne trouvait que là.
Et puis on rentrait le soir, noirs comme des bougnats et griffés de partout comme des chats de gouttière,
rompus de soleil et d'aventures et la tête pleine de fantastiques projets pour le lendemain.

Ma grand-mère me disait : "Tu vas encore de l'autre côté, dans l' île ? "
Oui grand-mère, j'allais de l'autre côté, de l'autre côté du monde, du monde des adultes,
dans ce qui restera dans ma mémoire " L'île aux trésors " ,
les véritables trésors de l'enfance que sont :
la joie partagée, l'audacieuse insouciance, l'émerveillement de l'aventure,
la découverte de soi et des autres, bref :
l'apprentissage d'un art de sentir, de comprendre, d'entreprendre et
d'exister qui vous marque à tout jamais.



Claude DENIAUD


 
 
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 Origine du nom 
     
     
  L’OUSSON vous connaissez ?
Ah oui, ce petit filet d’eau boueuse qui circule au milieu des prés en automne et
en hiver et joue les oueds nord-africains en été !

C’est ça, mais avant ce n’était pas ça.

Pour tous ceux qui comme moi eurent leur adolescence dans les années
cinquante et bien sûr leurs parents, l’OUSSON c’était une jolie petite rivière,
gavée de sources et riche d’une vie sauvage d’une grande qualité.
Tantôt sous les ombrages, tantôt au grand soleil, tout au long de son cours,
elle arrosait les prés de pâture en serpentant de barrages en cascadelles
avant de se jeter dans la Loire au Pont Noir.
Parfois profonde de près d’un mètre, parfois
frottant le sable et les gravières elle offrait une étonnante diversité de sites tous
propices à la vie aquatique et partant, à l’existence d’une faune tout aussi diversifiée.

Nous nous y baignions (l’eau était bigrement froide !) ; on y pêchait des truites
fario brunes et dorées et des brochets d’un beau vert presque bleu qui
fourrageaient les herbiers de myriophylles et de callitriches à la poursuite de
bancs de goujons et de gardons brillants et dont les chasses bruyantes faisaient
parfois sauter jusque sur la berge, toutes pinces dehors, de grosses écrevisses au dos noir.

D’innombrables oiseaux : mésanges (une bonne demi-douzaine d’espèces),
bergeronnettes, fauvettes, phragmites ,locustelles, chardonnerets, bouvreuils et
roitelets, mais aussi, à la belle saison : guèpiers et rolliers d’Europe aux
plumages flamboyants, exploitaient ses rives humides à la recherche d’insectes,
de vers, de larves et de crevettes d’eau douce tandis que les martins-pêcheurs
scellaient dans de brefs éclairs bleus le destin de poissonnets trop aventureux
sous l’oeil indifférent de paisibles ruminants.

C’était un lieu de charme et de détente ; les peintres y posaient leur chevalets et
les oussonnois venaient s’y promener ou pêcher le dimanche en famille.
Chaque site possédait son charme propre : à la sortie de la pelle de l’étang de la fontaine,
l’OUSSON renaissait de son parcours en eaux mêlées d’une
puissante chute se fracassant dans un bassin noir et profond ; puis, tel un
ruisseau de montagne, il filait sur les cailloutis entre les rives rocheuses et les
racines mêlées d’aulnes de saules et d’accacias où s’abritaient de grosses carpes franches et miroir.

Dans les prés de la rive des bois il s’élargissait et somnolait entres vieilles
souches noyées et bancs de nénuphars.
C’était là le royaume de la grosse friture
de brèmes au dos vert et de gardons gros comme la main.

Au petit pont sur la route du four à chaux à Jérusalem, il se divisait entre
principal et trop plein et tandis que l’un, corsetté entre berge et levée de terre
filait faire tourner le moulin de la Gombarderie, l’autre s’en allait
nonchalamment abreuver les pâtures.
Les deux, réunis, s’en allaient ensuite franchir le pont du chemin de fer sous
lequel truites et brochets rançonnaient les compagnies d’ablettes et de vairons.
Ils étaient si nombreux et si peu farouches, que les gamins que étions les
braconnaient (il y a prescription) d’un jet de lance-pierre ou de harpon
improvisé, mariage insolite d’un manche à balai et d’une fourchette édentée.

Franchi le second pont sous la route nationale au Tiers-Etat,
l’OUSSON se redivisait et abordait les prés d’OUSSON ; le bras droit à nouveau entre berge
et levée allait alimenter les lavoirs et former le bief du moulin où des nuées de
tétards tentaient désespérément d’échapper à nos boîtes de conserve-épuisette.
Le gauche, entre prairie et berges pentues descendues des Boissons, cascadait
de barrage en barrage avant de rejoindre son alter ego après le pont Bucci.

Dans le pré du moulin, l’OUSSON formait tout au long des jardins des Ouches
un bien joli parcours de pêche où truites, grosses vandoises (que l’on appelait
les « musiciens » au curieux son qu’ils émettaient lorsqu’on les tirait hors de
l’eau), grandes ablettes blanches (les sardines)et même aloses fintes et petits
saumons remontaient par temps de crue.

En fin de parcours, le flot venait battre les murs des jardins de la rue de la motte
avant de s’engouffrer sous le Pont Noir et saillir en Loire d’un dernier élan
nourricier pour les banc de perches attendant la manne.

En transcrivant ces souvenirs émerveillés de nos maraudes de gosses au bord de
l’OUSSON, il me revient la chanson qui disait : "je vous parle d’un temps que
les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…

C’est vrai qu’il en à passé de l’eau sous les ponts de l’OUSSON et qu’il n’en
passe plus guère aujourd’hui !
En refaisant nos anciens parcours d’aventures on est bien attristé du spectacle
qu’offre aujourd’hui la rivière ; assèchée, envasée, encombrée de bois tombé
noyée par endroits sous une inextricable végétation elle n’incite plus guère aux
plaisirs de la pêche et de la promenade.
Pour couronner le tout, à la sortie de la Gombarderie l’eau est morte ! plus
d’insectes ni de larves ou de crevettes d’eau douce, il n’y a plus de vie.
Les poissons ont disparu et les oiseaux avec .

A l’arrivée sur OUSSON il ne reste plus rien de la jolie petite rivière que ce
méchant filet d’eau que j’évoquais au début de ce récit et qui vient finir
tristement son parcours au Pont Noir sur un lit de ciment dans un marais
boueux dont la configuration n’évoque plus que de très loin un estuaire
poissonneux.

Certains s’en battront l’œil d’autres en seront tristes .
A ceux-là je dirai qu’il est possible de faire revivre l’OUSSON,
c’est affaire de volonté de persévérance et bien sûr de moyens ;
mais là des solutions existent,
et croyez-en les souvenirs de quelques vieux-jeunes d’OUSSON,
le jeu en vaut largement la chandelle !


Claude DENIAUD



 
 
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  Adresses utiles  
  http://www.ousson-sur-loire.co
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Auteur de la fiche "Ousson Sur Loire" : Deniaud Guy
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Coordonnées Géographiques (latitude;longitude)    47.58;2.78 
Altitude (en mètres)    131