| |
|
|
LEUILLY (A), Leully ou Lully, Lulliacum, châtellerie mouvante de Pequigny (B), contient 900 habitants qui ont les mêmes ressorts que Gouy. On y fabrique des serges façon de Crévecoeur. Le seigneur doit hommage à l'église d'Amiens (C). Cette terre, appartenant à la maison de Croy d'Havré, fut pillée par les Ligueurs en 1294 (D).Il existe un fief consistant en 9 journaux de terre, tenu du roi à cause du baillage d'Amiens par 100 siècles de relief et chambellage.Dans le centre du territoire est le Hamel, nommé le Catel parce qu'il est où se trouvait l'ancien château (E). Des fiefs et arrières-fiefs en relèvent.Au mois de novembre 1532, Jean de Humières, alors seigneur du lieu, obtint de S.M. le renouvellement d'un franc-marché chaque mardi, et Jacques de Humières obtint la même grâce le 26 juin 1569. L'église, dédiée à Saint-Martin, est du patronage de l'abbé de Saint-Riquier dont les moines dîment avec le curé (F). Acard de Berny donna une portion de dîme à l'hôtel-Dieu d'Amiens (G).La chapelle Saint-Martin est du patronage du seigneur (H).Le prieuré simple, sous le vocable de Saint-Lucien et Saint-Riquier, était du patronage de l'abbé de Saint Germer de Flayn suivant l'ancien pouillé, et de celui de l'abbé de Saint-Riquier, suivant le nouveau. Il est possédé par un régulier chargé de faire acquitter trois messes par semaine. La chronique de Centul- attribue l'institution de ce prieuré à Gervin, abbé de Saint-Riquier, qui y déposa des reliques de Saint-Lucien et de ses compagnons (I).
écusson de la Somme
A - Ce village, situé dans la vallée de la Selle au pied de collines de 155 mètres, est mentionné pour la première fois en 1601 dans une charte de Garin, évêque d'Amiens. Il s'y fait un commerce très actif, qui est alimenté par diverses industries : papeterie, briqueterie, pannerie, scierie mécanique, tourbières. B - La terre de Loeuilly, qui relevait de Picquigny par deux hommages, avait elle-même dans sa mouvance celle de Bougainville et celle de Rivière-lès-Conty. C - Le premier seigneur connu de Loeuilly est Edelbert de Vert, fils cadet d'Emilien, seigneur de Vers, et d'Eva, dame de Loeuilly ; c'est lui qui fit construire le premier château de Loeuilly, sur le bord de la Selle ; il y mourut avant 646. De son mariage avec Anoberthe, fille de Galbaut, seigneur de Conty, il eut deux fils : Roland, confesseur de Sainte Bathilde, assassiné en 644, et Imbert, seigneur de Loeuilly, qui bâtit en 646 l'église de Saint-Martin de Loeuilly, où il fut inhumé en 676 par son cousin Saint-Hildevert, évêque de Meaux.De son mariage avec Génésie, fille d'Anthelme, seigneur de Frémontiers, Imbert avait eu plusieurs enfants, dont l'aîné, Hildeman, devint seigneur de Loeuilly ; ce dernier épousa Berthe, fille d'Hildebard, seigneur de Namps-au-val, et en eut Claude et Hilaire.Gondebault, seigneur de Loeuilly, vivait vers 950 ; l'une de ses filles, Gerberte, devint la femme de Hildevert VI, seigneur de Vers et de Saleux ; cette dame fut tuée accidentellement en 958.Simon de Loeuilly, vivant en 1236, est plusieurs fois mentionné dans des chartes concernant l'abbaye de Saint-Martin aux Jumeaux ; il eut pour successeur Eloi de Warty, vivant en 1256.Othon d'Encre se qualifiait seigneur de Loeuilly en 1288 ; il avait un fils aîné Enguerrand de Loeuilly, chevalier, auquel il fit don de terre de Rumigny. Enguerrand de Loeuilly, seigneur dudit lieu et du Hamel, vivait en 1403. A la fin du même siècle, le domaine de Loeuilly appartenait à Charles de Contay en 1483.Jean d'Humières, chevalier, marié en 1507 à Françoise de Contay, était seigneur de Loeuilly ; il mouru en 1550, laissant Loeuilly à son fils cadet, Charles, évêque de Bayeux, mort en 1572 ; ce dernier laissa pour héritier son frère aîné, Jacques, marié à Renée d'Averton.Anne d'Humières, fille aînée de Jacques et de Renée d'Averton, qui n'avait point eu d'enfants de son mariage avec Louis d'Ongnies, vendit en 1602 les terres de Loeuilly, Saint-Sauflieu et Saint-Aubin à Anne le Clerc, veuve de Jean du Gué.Charles-Maximilien de Halluin, fils aîné d'Antoine et de Claude Gouffier, devint seigneur de loeuilly par son mariage avec Catherine du Gué, fille de Jean et d'Anne le Clerc, qu'il avait épousée en 1595.Alexandre de Halluin, fils aîné de Charles-Maximilien, s'intitulait seigneur de Wailly, de Loeuilly et Comte de Hams ; il épousa en 1633 Yolande-Barbe de Bassompierre, dont il eut un fils, mort à 18 ans, et une fille, Marie-Joséphine-Barbe, héritière de sa maison, alliée en 1668 à Ferdinant-Joseph-François de Croy, duc d'Havré, qui fit le relief de la terre de Loeuilly à Charles d'Ailly en 1671.Son fils cadet, Jean-Batiste-François-Joseph de Croy, duc d'Havré, né en 1686, posséda les seigneuries de Wailly et de Loeuilly ; il avait épousé le 5 juin 1712 Marie-Anne-Césarée de Lanti de la Rovère et mourut en 1727, laissant Loeuilly au suivant.Louis-Ferdinant-Joseph de Croy, duc d'Havré, marquis de Wailly, né en 1715, prit pour femme en 1736 Marie-Louise-Cunégonde de Montmorency-Luxembourg et en eut un fils, qui suit, et quatre filles ; il fut tué au combat de Filinghausen en 1761 et sa femme mourut en 1764.Joseph-Anne-Auguste-Maximilien de Croy, duc d'Havré, né en 1744, épousa en 1762 sa cousine Adélaïde-Louise-Angélique-Gabrielle, princesse de Croy-Solre, et en eut un fils et deux filles ; il est mort à Paris en 1839 âgé de 95 ans ; c'est en sa faveur que la terre de Wailly avait été érigée en duché par lettres de 1773. D - M. de Beauvillé a publié dans le T. IV de ses Documents inédits (p. 348) une lettre du duc de Mayenne, datée de Paris du 25 août 1593, contenant des détails très précis sur le fait rapporté par le P. Daire que ce dernier fixe à tort en 1594.Le seigneur de Seilhans, lieutenant d'une compagnie de chevaux-légers, s'étant présenté à Loeuilly pour y loger, les habitants, excités par quelques soldats du parti opposé à la Ligue, qui s'étaient retirés dans ce village, appartenant au seigneur d'Humières, tentèrent de s'opposer à l'entrée des Ligueurs. Un combat s'engagea et force resta au seigneur de Seilhans ; une partie du village fut incendié et les Ligueurs commirent quelques violences. Dans sa lettre, le duc de Mayenne ordonnait aux justiciers et officiers royaux de ne point inquiéter le seigneur de Seilhans, qu'il prenait sous sa protection. Ce fait de guerre s'était produit au mois de juillet 1593. E - D'après une tradition locale, il y avait autrefois deux châteaux forts à Loeuilly ; ils furent détruis par les Bourguignons, et l'emplacement de l'un deux s'appelle encore le Catil ; il a été nivelé en 1850 par le propriétaire, Louis Caron. De 1842 à 1848 notamment, il a été découvert de nombreuses antiquités sur différents points du territoire de Loeuilly.Au lieudit la Pièce aux Luzis, on a trouvé des sarcophages, des ossements, des fioles et des médailles.Au Raindy, autre lieudit, où se trouve un antique Ecce Homo sur une butte, on a découvert un cercueil en plomb rempli d'ossements. F – Le cœur de l'église de Loeuilly a de belles fenêtres à moulures prismatiques et à nervures flamboyantes. Il s'y trouve de beaux piliers de la Renaissance dont les chapiteaux sont décorés de feuillage et d'animaux. Le revenu de la cure était de 630 livres en 1730 ; celui de la fabrique de 59 livres ; il s'y trouvait alors 365 communiants. G – Il y avait autrefois une maladrerie à Loeuilly, elle était située près du chemin d'Amiens. Supprimée en 1696, ses biens furent affectés à l'hôpital de Poix à la charge d'y entretenir deux ou trois lits pour les malades de Loeuilly. Les titres furent transférés à Picquigny et, à l'époque de la Révolution, un procès s'engagea entre la commune de Loeuilly et l'hôpital de Poix. Le tribunal autorisa la commune de Loeuilly à garder les deux tiers des biens pour son bureau de bienfaisance et l'autre tiers demeura à l'hôpital de Poix. H – Le revenu de cette chapelle, qui était de 190 livres en 1730, s'éleva ensuite à 258 livres. Le titulaire était tenu à trois messes par semaine. I – Le prieuré Saint-Lucien, de l'ordre de Saint-Benoît, fut fondé vers l'an 1061 sous le nom de Prieurville. Son revenu, de 900 livres en 1730, s'éleva ensuite à 1000 livres.
|
|
